Vendredi 25 Août : le Heiva 2006 a vécu. A nous le Heiva 2007 . Car à moins d'une révolution, nous aurons un Heiva 2007.
Plus ou moins riche, mieux réussi, moins réussi, plus populaire, moins populaire .... plus ci, plus çà etc ...
Ce Heiva qui fait partie de nos vies et qui est indéboulonnable, pour notre joie, même — et peut-être surtout— si une partie de la chose consiste à le critiquer, quelque soit la forme qu'il prenne .
Alors que vais-je pouvoir ajouter à tout ce qui a été dit ?
Je parle du heiva de la danse.
Il est à la croisée des chamins, et je nes uis pas bien sure que beaucoup s'en aperçoivent.
Pouquoi ? parcequ'il m'apparaît que les groupes commencent à intégrer tous les changements induits par le passage de Vaiete à Toata.
La configuration de la scène, le dimentionnement des tribunes, le style de Toata qui est maintenant une scène internationale .
HEIVA
HEIVA
HEIVA
La scène a changé : le lieu, la superficie - de peu, mais tout de même - , la configuration, le style, le rapport au public.
Toata, ce n'est pas Vaiete, ce n'est pas au centre ville, ce n'est pas sur les quai des paquebots, ce n'est pas à côté des roulottes, des papio (manèges), à côté des tavirira'a, au milieu de la fête foraine, avec ses odeurs multiples, qui allaient des brochettes aux barbes-à-papa, ...et au pipi par moments.
A Toata on n'entre pas avec son cornet de popcorn sans le planquer (j'ai du avaler mes popcorns toute seule en bas des tribunes !). A Toata on n'apporte ni son coca ni ses brochettes sans devoir ruser avec les (ex) GIP.
A Toata on ne vient pas avec son chien, à moins de le planquer dans un sweet shirt (n'est-ce pas Choupette ? ) et de lui interdire de se manifester quand la sono déraille. Bien sur on ne fume pas , on ne photographie pas , on filme pas.
Mais .... à Toata on arrive en retard et on se casse dès que l'on sait, ou que l'on sent, que la fin du spectacle est proche. Histoire de ne pas stagner dans les vomitoriums, de pouvoir quitter vite fait le parking avant le" big bouchon", ou histoire de pouvoir trouver une place à la terrasse des rares restos encore ouverts. Et tant pis si les danseurs en sont encore au final.
A Toata on ne sort pendant le spectacle que pour fumer, au moment des pupu himene bien sur, malgré les admonestations du présentateur .
A Vaiete on circulait assez librement pendant les soirées, pour aller' boire un coup ou chercher une gauffre ou des brochettes, qu'on revenait déguster assis à sa place.
A Vaiete on était au coeur de la ville, avec des toilettes publiques fermées ou impraticables, avec les trucks stationnés tout juste à côté des tribunes, et des resquilleurs installés sur leur toit.
A Vaiete c'était la fête . A Vaiete c'était aussi une autre vie. Une vie dans laquelle il n'y avait ni Heiva Nui pour "organiser" une fête populaire, ni conseil des ministres pour nous dire que le Heiva doit être une fête populaire. Dans cette vie là le Heiva était une fête populaire.
Alors on parle de ce fameux "esprit du Heiva", que l'on se plaît à dire en voie de disparition et qu'il va certainement devenir de bon ton d'aller chercher dans les îles, chez ceux qui sont encore "populaire".
Maintenant nous avons un lieu très "clean", avec toilettes entretenues, gardiens, loges avec miroirs, bataillon de balayeuses de scène entre les spectacles, Et surtout des éclairages et une sono super performante, qui nous a coûté plusieurs dizaines de millions de nos francs pacifique. la Même que celle de central park dit-on. Mais les Julio Iglésias, Lorie, et autres artistes qui défilent à longueur d'année à Toata sont priés de venir avec leurs techniciens, car pour utiliser tout cela, le moins que l'on puisse dire, c'est que nous somme loin d'être au point.
Ajouté à cela nous avions cette année un décor de rêve.
Alors faut-il déplorer le changement ? Je n'ai pas la réponse. Ce qui est évident, c'est qu'il est inéluctable, et qu'il ne va pas dans le sens de la fête populaire.
Deux éléments sont particulièrement importants pour les groupes, et sont des facteurs d'évolution des spectacles, et de la danse :
La modification de la relation entre les artistes et le public
La modification de la configuration de la scène et des tribunes
Et aussi les changements intervenus dans la technique, qui font qu'il est désormais inutile de faire chanter les danseurs puisque le public n' entend pas leurs voix mais celles des choristes.
A Vaiete la scène était pour ainsi dire collée aux premiers rangs des tribunes.Les danseurs étaient à quelques mètres.
A Toata les normes de sécurité sont respectées car il a fallu prévoir une évacuation rapide des tribunes en cas de problème. Il faut dire que celles-ci tiennet bien davantage d'un stade de Foot ball que d'un théâtre en plein air. Il y a maintenant les spectateurs d'un côté, les artistes de l'autre, de façon parfaitement nette.
Dès lors la communication entre les danseurs et ceux qui les regardent a peu à voir avec une forme de partage d'émotions dans la fête . La relation entre public et danseurs se range désormais dans la norme conventionnelle des spectacles en vigueur dans les sociéts occidentales . C'est à dire qu'il y a ceux qui regardent et ceux qui dansent.
Cela vous paraît évident ? Bien entendu. Quelle en est donc la conséquence ? Transmettre une émotion au public passe désormais par l'expression artistique, ce dont on pouvait encore se passer à Vaiete. En d'autres termes, pour réussir à Toata il faut être bon, d'autant plus qu''à Toata on voit tout. Le spectateur est interpellé par tout ce qui cloche dans une prestation.
Ce qui nous amène à considérer notre second point : la conséquence de la modification de la scène et des tribunes .
Je disais donc : à Toata on voit tout , car la configuration des tribunes le permet. Personne n'est assis au même niveau que les danseurs; pas même les premiers rangs.
La différence entre les troupes expérimentées et les autres est flagrante, ne serait-ce que par l'utilisation des moyens techniques ( lumière, son, ) que peuvent en faire les unes et les autres.
suite Lundi . bon week-end
Lunidi 28 Août, pas le temps d'écrire aujourd'hui; 0 ces jours-ci pour la fin de mes élucubrations sur le heiva
Les commentaires récents