Blogguer depuis Moorea est une activité hasardeuse. pas toujours possible au moment voulu.
je disais donc.
j'ai tout de même la télévision, et les journaux dans mon île, même si l'ADSL y fonctionne curieusement.
J'ai donc entendu, et lu les propos de Julien Mai .
Et si l'essentiel était de se satisfaire de ce qui est ?
La question se discute.
Dans ce discours deux questions m'interpellent :
* Si le public a fini par être au rendez-vous, ce que j'ai bien vu, je ne saurais me satisfaire de cette simple constatation.
Si le public était là, comment et quand y est-il arrivé ?
* Catégories de spectacles "historique et légendaire " : il faut les conserver. Davantage que de se professionnaliser, les groupes ont à se concentrer sur la transmission du patrimoine, nous dit Julien.
C'est une option, mais elle est limitative et exclusive des groupe qui peuvent avoir autre chose à exprimer.
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Le public au Heiva, le public face aux groupes.
Les soirées ont duré en moyenne 3 h 45 mn. Avec deux ou trois groupes de chant. Un premier groupe réputé moins chevronné, puisque la coutume a toujours été de faire passer le groupe "dit" amateur avant ce lui que l'on disait "professionnel".
Et alors ??? Comme chacun a pu le constater Toata ne se remplissait - ceci restant relatif selon les groupes inscrits au programme du jour - qu'en fin de soirée.
On a même pu constater un mouvement de foule à la fin de la prestation du premier groupe de danse, preuve que les supporters ( et notez biens s'il vous plaît que je dis pas "les spectateurs" ) ne sont venus que pour leur groupe, celui de leur district, de leur quartier, de leur association.
A votre avis pourquoi ? il semble évident d'en tirer les conclusions suivantes :
Les spectateurs viennent principalement pour deux raisons : supporter la groupe du quartier, du district, voir de la famille.
les autres viennent pour voir un spectacle qu'ils espèrent de qualité et créatif, sans avoir à rester assis deux heures et demi avant qu'il ne commence. Cette année la chose a été flagrante, bien davantage m'a-t-il paru que les années précédentes.
Je ne répéterai pas ici les qualificatifs que chacun connaît, et que l'on entend systhématiquement pour décrire les prestations du début de soirée.
Cela vous choque ce que je dis là ??? Quelqu'un peut-il dire que cela est faux ?
Et alors ? Le public va dans un sens. Mais est-il bien utile d'y prêter attention ? la réponse est dans le camp de ceux qui décident de ce que le Heiva doit être. De ceux qui font notre politique culturelle.
Le Heiva sous l'angle de la conservation et de la transmission du patrimoine culturel : bien entendu. Mais doit-il se limiter à cette conception-là ?
Il y a là pour moi une conception limitée , voir étriquée, de la danse dont il est un pléonasme de dire qu'elle est un art vivant !!
Quantité de points du réglement du concours évincent des groupes , en dissuadent d'autres de s'aventurer dans la création. ne serait-ce que le nombre minimum de danseurs en scène. Ce n'est pas le nombre qui assure la qualité, le talent ou la compétence du chef de groupe .
Vouloir conserver un patrimoine est nécessaire, mais il l'est tout autant de vouloir assurer la continuité du processus de création. Cette création qui est le ressort d'une culture réellement vivante.
Hier j'ai reçu le formulaire d'inscriptiopn au concours de danse HURA TAPAIRU :..." un concours de danse qui se veut unique, avec un double objectif affiché: l'excellence et l'émergence de petites formations peu connues ".
La rigidité du réglement est un modèle du genre !!! je vais essayer de le mettre en ligne, mais pas sur que ce soit possible.
Tout cela pour en revenir à notre Heiva, qui reste la manifestation culturelle et artistique la plus importante du calendrier. Dans sa conception actuelle je le vois exclusif, limitatif, frileux.
Les adversaires de grands ballets estiment bien sur que cette forme d'expression n'a pas sa place au Heiva. mais pourquoi ? On aime ou on n'aime pas, mais ils font partie du paysage culturel du Pays.
Pourquoi n'y aurait-il pas la place pour d'autres formes de création, bien plus libres, qui s'expriment dans d'autres catégories, quitte à ce qu'elles soient dissociées du concours traditionnel.
Et il y a maintenant le public pour cette sorte de spectacle . Ce n'était sans doute pas le cas il y a encore quelques années, ce l'est aujourd'hui. Il n'est d'ailleurs que d'entendre la com du prochain spectacle des grands ballets : "différents, tellement, tellement différent" - ( non je ne suis pas spécialement "fan " , mais j'apprécie le travail, et j'irai voir le spectacle ) -
Le cadre de Toata est magnifique pendant le Heiva. Cette année le décor était somptueux . Et si le coût d'organisation d'une soirée est élevé, il existe toujours des solutions, comme le sponsoring, pour des soirées hors concours, qui présentent des créations libres dotées différemment. Tout peut être envisagé... à condition de le vouloir.
La suite à ces jours-ci. A moins que la conncection ne fonctionne à Temae
j'ai encore des choses à dire sur le Heiva.
Et vous ? qu'en pensent les 70 visiteurs journaliers de c blog ?
Bonne fin de vacances. Nous reprenons nos notes plus régulières dès la rentrée.
Joëlle
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