les conséquence de la modification de la scène et des tribunes sur les spectacles
Je disais donc : à Toata on voit tout , car la configuration des tribunes le permet. Personne n'est assis au même niveau que les danseurs ; pas même les premiers rangs.
La différence entre les troupes expérimentées et les autres est flagrante, ne serait-ce que par l'utilisation des moyens techniques ( lumière, son, ) que peuvent en faire les unes et les autres.
A Vaiete la scène était carrée et faisait 30 m par 30. A Toata la superficie de la scène n'est pas vraiement plus grande, en proportions : 30m par 40 dans sa version la plus grande si je ne me trompe.
Là ne sont pas les changements les plus significatifs.
La disposition des tribunes, en U, d'une inclinaison beaucoup plus importante, donne une vue plongente sur la scène . La visibilité est nettement améloirée ( pas le confort ! ) et les imperfections qui pouvaient encore passer à Vaiete ne passent plus à Toata.
A Vaiete l'orchestre était installé face aux artistes, dans un angle. A Toata l'orchestre est derrière les danseurs.
... Quelle importance dites-vous ? Il faut avoir dansé à Vaiete pour le savoir. Avoir dansé avec un orchestre sans mémoire, qui se repérait sur les pupahu . C'est ainsi que nous avoins ce singulier équilibre, dans lequel les musiciens suivaient la danse autant que les danseurs la musique. La principale qualité des pupahu les plus proches du "coin de l'orchestre" étant d'avoir une une mémoire et un rythme intérieur irréprochable.
Et alors ? Et bien j'imagine que les batteurs ont du faire de louables efforts pour s'améliorer.
Pour aller vers davantage de professionnalisme. Les danseurs doivent prendre le même chemin, ce qui est en train d'advenir.
A Vaiete on exigeait des danseurs qu'ils chantent pendant les
aparima, à Toata c'est inutile car au lieu de leurs voix ce sont celles
de la chorale que le public entend, et que les danseurs entendent.
Maintenant nous avons un superbe décor et au milieu du décor les musiciens. Au paravant nous n'avions pas de décor, on entrait en scène par le mileu du fond de la scène, avec en arrière plan la rue et les boutiques d'en face.
Mais c'était la fête. La fête qui n'est plus là, sauf campagne de communication intensive et une forme de "re-création" de la fête.
A Toata on peut entrer par tous les côtés. Nous avons vu que l'on peut avoir un décor somptueux.
Les possibilités techniques sont fabuleuses ( même si nous ne les utilisons guère). Le sol de la scène a toujours été de bonne qualité pour danser (sauf en 2000), c'est à dire un parquet, ce qui chez nous est un luxe suprême, relativement aux conditions de répétition, et au plancher de Vaiete dont les clous sortaient en cours de représentation.
Et alors ??? Ce qui est évident c'est que la fête n'est plus là. Nous n'avons plus la fête : nous avons des spectacles, un festival culturel de danses "traditionnelles".
Pour beaucoup cela représente une perte, un manque, voir une forme de frustration.La nostalgie.
j'ai la nostalgie des Heiva d'antan, des Tiurai, comme on les appelait alors. j'en ai la nostalgie comme je l'aurais du temps des calèches et des goélettes à voile, si je les avais connues.
Le temps a passé et rien n'y peut. Toata a été un choix politique, sur lequel on ne peut plus revenir. Ce choix a changé la donne. Ce choix est en passe de changer la danse, la conception d'un spectacle de Heiva . Que cela plaise ou non, cela est.
Dans cette perspective quel est le rôle de Heiva Nui ?
Et comment considérer ces paroles de Julien Mai à propos du débat sur les catégories du concours de danse : "Davantage que de se professionnaliser, les groupes ont à transmettre un patrimoine". les deux choses seraient-elles antinomiques ?
Quelqu'un a-t-il quelque chose à dire?? je continue ces jours-ci . à bientôt
joëlle
Vous avez vu que ce blog a changé de nom. j'ai en effet décidé de le scinder en duex : j'ouvrirai prochaînement un autre blog, qui ne concernera pas l'actualité des spectales à Papeete.
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