Pour comprendre ce qu’est la danse tahitienne aujourd’hui, il est nécessaire de se situer dans une perspective historique ; celle d’un art dont la pratique fut totalement interdite pendant plus d’un demi siècle, et désignée comme honteuse et dépravée.
Historique de la danse tahitienne, depuis le contact avec le monde extérieur
La danse dans la société pré-européenne
D’après les sources connues, c’est dire d’après les récits des navigateurs du 18ème siècle et des premiers missionnaires de la London Missionary Society, auxquels se sont ajoutés des récits plus tardifs, comme le voyage aux îles du grand océan, de Morenhout, deux catégories de danses existaient : les danse populaires, qui étaient le fait de toute la population, et les danses des arioi,, confrérie d’artistes professionnels liés au culte du dieu Oro.
les danses pouvaient prendre place chaque jour et réunir la population de tout un village, parfois affrontant en joutes amicales celles d’autres villages. (le journal de J Morrisson .
On se sait que très peu de choses sur la danse dans la société pré européenne, si non qu’elle occupait une place d’importance , à tous les niveaux de la société.
Le lien évident entre la danse et la sexualité a conduit les missionnaires de la London Missionary Society à exiger son interdiction totale , ce qui fut fait avec la conversion du roi Pomare II, et l’édiction du code Pomare en 1819. C’est en effet une des dispositions du code Pomare qui interdit la pratique de la danse.
Elles est authorisée en étant encadrée, puis à nouveau interdite en raison des débordements auxquels elle donnait lieu, selon l'administration de l'époque?
.Elle ne sera enfin à nouveau officiellement, et définitivement autorisée en 1881, par le gouverneur Bruat, à l’occasion du premier « tiurai », ( juillet en tahitien) pour instituer la commémoration du 14 Juillet.
Le renouveau de la danse ne date que que des années 50, lorqu’une institutrice passionnée par la danse, Madeleine Mou’a, crée une troupe et y enrôle quelques jeunes filles « de bonne famille ». En quelques années le spectacle de danse tahitienne va se métamorphoser. Le développement de l’industrie du tourisme, encore alors à ses balbutiements, puis l’arrivée du CEP et les bouleversements subséquents seront les catalyseurs de la transformation. De la manifestation bon enfant et spontanée , le spectacle de danse va devenir « un spectacle de danse ».
Le début des années 60 voit l’exportation du spectacle de danse tahitienne , C’est alors que la notoriété et l’image de la danse achèvent de se forger.
Par la suite , de la troupe de Madeleine Mou’a sortiront de nombreux éléments qui créeront leur propre troupe Coco Hotahota, Paulina, et bien d’autres.
En ce début de 21ème siècle la danse semble être à la croisée des chemins.
Elle constitue un repère identitaire au sein de la société polynésienne contemporaine, et à ce titre, véhicule des aspirations contradictoires.
Aspiration du public à la nouveauté, à la création, mais aussi refus de voir se brouiller le repère.
Et la création de rester bridée par le carcan identitaire, le carcan de la tradition.
Exception faite de la troupe des grands ballets de Tahiti, qui se positionne délibérément à l’écart des sentiers battus, et qui est souvent controversée, malgré l’admiration que peut susciter la performance de ses artistes. photo heiva nui SVY
Quelques images du Heiva 2006
Hei tahiti
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