Lundi 10 Juillet.
Hier soir, peu de monde à Toata .
Hier soir, peu de monde à Toata. Même la tribune A était clairsemée. Je ne suis pas sûre qu'il faille incriminer les trois pupu himene ( groupes de chant) au programme.
Ainsi que je l'ai dit je m'interdis de commenter dans ce blog les prestations des groupes de danse. je vous en laisse le soin et j'espère que vous serez au rendez-vous pour le faire. Quant à moi je considère que les groupes de paroisse, les association de quartier, ou encore les corporations, ( cette année il n'y en a aucune qui se présente au Heiva) ont toutes des motivations louables.
Je vois leur inscription au concours de danse comme une participation à la vie sociale, et, considéré sous cet angle, comme un enrichissement de la collectivité. Beaucoup ne sont pas des danseurs et danseuses expérimentés. Mais si l'on considère l'aspect fête populaire du Heiva, cette forme de prestation que l'on qualifiait précédemment 'd'amateurs" est nécessaire cette fête.
Hier soir ni Punaauia ni Tipaerui n'ont démérité.
Renseignement pris, il semble que le public boude les soirées du heiva cette année. je préfère essayer de comprendre pourquoi.
l'analyse que je vous propose ne fera sans doute pas l'unanimité. n'hésitez pas à me contredire.
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Je disais donc que le Heiva reste dans les esprits une manisfestation populaire et culturelle. C'est D'ailleurs ce qu'a souhaité notre gouvernement , avec "un Heiva populaire, sous le signe du partage".
Le concours de danse n'est qu'une partie du Heiva. Mais bel et bien la principale.
Il faudrait donc , en toute logique , en déduire que les danses au Heiva sont une manifestation populaire, une fête. Qui dit Fête dit participation de tous. Communion dans la joie entre les danseurs et les spectateurs. Absence de séparation entre les participants à la fête communautaire.
j'ai beaucoup dansé à Vaiete, comme danseuse, puis j'y ai fait danser mes élèves. Pour ceux qui n'ont pas connu Vaiete, croyez moi , la fête était là.
Mais la vie évolue. Nous sommes de plus en plus nombreux. Vaiete devenue trop exigüe, nous avons eu Toata.
Toata, ce n'est pas seulement une place Vaiete plus grande. Toata est une scène permanente aux dimensions et au plateau techique de standard international.
Taoata est une salle de spectacle en plein air. Une salle de spectacle.
Une salle de spectacle, ce terme signifie très exactement qu'il y a ceux qui dansent d'un côté de la scène, et ceux qui regardent , de l'autre côté de la scène.
Une salle de spectacle, pour ce qui nous intéresse ici, est synonyme de séparation.
Tout est là. Quand on regarde sans participer, on attend autre chose. On est plus sévère. On se prend davantage à juger. On paye pour un "produit", car un spectacle devient alors bel et bien un produit culturel.
Et l'engrenage de se mettre en route. On paye pour un produit : on va très vite en vouloir pour son argent. Implicitement examiner le rapport qualité/prix, autrement dit qualité des spectacles, confort des installations etc...
D'autant plus que Toata est devenue une scène internationale, où viennent se produire des artistes renommés. ( Joe Coker, Julio Iglésias etc ...)
la comparaison s'installe. Le public devient exigeant.
Et si l'on va par là il faut bien dire que peu de troupes de "ori Tahiti" ont un véritable niveau professionnel, au sens général du terme.
l'évolution de la scène est nécessairement suivie de l'évolution du spectacle, de la conception même du spectacle . Mais c'est là un sujet spécialisé que j'aborderai dans une autre note.
J'en reviens à la dimension festive du Heiva. Une de mes amies m'a dit la semaine dernière, alors que je lui faisais remarquer que le programme des fêtes était arrivé tardivement, et qu'on en parlait relativement peu : "pour un Heiva, on ne devrait pas avoir à faire de pub, c'est une fête, tout le monde y va ".
C'est vrai, ou plus tôt c'était vrai. Ce l'est de moins en moins.
L'attribut "festif" du produit culturel ...et touristique " HEIVA "ne perdure dans la vie d'aujourd"hui que si l'on prend la peine de le concevoir et de l'encadrer comme tel.
Pour que la mayonnaise prenne, il faut encore .... de la PUB !!!! Hé oui, la pub. Cette chose qui envahit notre vie quotidienne est devenue indispensable pour faire bouger la population pour une manifestation évènementielle.
Vous allez me dire que le Heiva n'est pas un évènement mais une tradition. Vrai. Mais seulement...
Le heiva revient chaque année, tradition, mais aussi nouveau chaque fois, puisque chacun se demande "ce que ça va donner cette année".
Alors ? Le lien entre la tradition du Heiva populaire d'antan - les Tiurai- de notre enfance - et le Heiva contemporain ?
C'est Heiva Nui qui l'assure. C'est l'organisme dont la mission est l'organisation et la promotion de notre Heiva. tant il est vrai que dans notre société du XXI ème siècle un Heiva populaire spontané n'existe plus, à Papeete. D'où l'importance de Heiva Nui.Pour notre vie culturelle.
Pour la Culture tout court.
A demain. Joëlle
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