Grande question. Car il faut toujours arbitrer entre la nécessité de conserver ses élèves, puisque l'on vit des cours que l'on donne, et ce que l'on estime utile de dire , de faire.
En fait la réponse varie en fonction de la motivation de l'élève.
Un bonne moitié des personnes qui prennent des cours de danse tahitienne ne souhaitent pas réellement qu'on corrige ce qu'elles ne font pas correctement. Une fois les premières bases acquises, ce qui au demeurant ne présente guère de difficultés, les élèves parviennent assez vite à bouger, avec plus ou moins de justesse. C'est alors que la question commence à se poser.
Il faut alors distinguer deux sortes d'erreurs : les erreurs dues à un incompréhension d'un pas, d'un mouvement, et les erreurs dues à une mauvaise posture, à un placement du corps qui n'est pas juste.
les corrections peuvent être faites globalement, sans s'adresser personnellement à l'élève, ou individuellement, ce qui n'écessite beaucoup plus d'énergie, et de diplomatie, si on ne veut pas voir les cours déserter.
Corriger l'exécution d'un enchaînement ne pose pas de vraie question. Si "ça ne passe pas", on change. Car, bien sur, ce ne sont que des élèves, et les chorégraphies sont faites pour elles, pour qu'elles s'épanouïssent dans la danse .
Il m'est arrivé de confondre mes activités de chorégraphe, et celles d'enseignante. Lourde erreur. Faire une chorégraphie pour mes élèves ne répond pas à la même exigence : la première exigence lorque je crée dans le cadre de mon école, est que mes élèves parviennent facilement à exécuter les enchaînements, et y prennent du plaisir. Mon expression est donc forcémént limitée par les capacités propres des élèves.
Lorque je crée pour m'exprimer, la chose est bien entendu fort différente. Si je me suis souvent laissée emporter par mon élan, je me garde bien aujourd'hui de perpétuer l'erreur.
Corriger une posture incorrecte est la chose la plus délicate, et bien des professeurs ne s'y attardent pas. C'est pour moi une question qui frise parfois le cas de conscience.
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Une posture , un attitude, un placement faux ne se corrigent que sur le long terme, et n'écessitent un effort de la part de l'élève.
C'est ici qu'intervient la motivation. Plus des trois quart des élèves adultes ne fréquentent les cours de danse tahitienne que pour "faire leur sport", ou pour se détendre. Motivations qui en valent bien d'autres. Dans cette perspective, il est vain de vouloir les corriger. La plupart demandent simplement qu'on les "fasse danser", et que le cours soit sympa, la prof souriante et dynamique. Jusqu'ici tout va bien.
je m'éclate avec mes élèves et je ne corrige donc désormais que le minimum, ce qui empêche l'élève de jublier, de "prendre son pied" en dansant.
Là où le bât blesse, c'est quand j'ai à faire à des ados, ou encore à des jeunes femmes, qui peuvent avoir les pieds qui s'affaissent, les genoux qui biffurquent en dedans, le dos vouté ou même de travers, et quantité d'autres défauts suceptibles d'engendrer dans un avenir proche ,ou lointain, de sérieux dommages.
j'en discutais recemment avec un ami kinesithérapeute, qui insistait sur l'importance d'alerter les élèves, et surtout, au moment de l'adolescence, les parents des jeunes filles .Je suis bien entendu d'accord avec lui.
Je veux bien me sentir responsable, mais dans certaines limites. les élèves sont elles même responsables. Les parents sont eux-même responsables. j'entends par là qu'ils sont responsables de leur attitude devant la correction.
L'expérience apprend à repérer très vite l'élève qui ne souhaite pas être corrigée. Faudrait-il insister? certainement pas, car tout ce j'aurais à y gagner, c'est que la personne en question parte danser ailleurs.
J'ai aussi vu des mères qui n'acceptent pas que le professeur de danse tahitienne s'autorise à diagnostiquer un défaut chez sa chère enfant, comme s'il y avait là quelqu'odieuse accusation.
Dorénavant, tant que les parents ne me demandent rien, je ne dis rien
Et je n'hésite pas à dire tout haut ce que les autres pensent tout bas : je préfère garder mes élèves !!!!
Par contre, les élèves du cours de perfectionnement, qui n'a lieu que parcequ'il m'a été demandé, ont droit à toutes les corrections utiles. libre à elles de se contenter des autres cours.
la suite dans une autre note :
corriger individuellement : pourquoi, comment
les principaux défauts à ne pas laisser passer,
corriger les enfants qui apprennent la danse tahitienne